Une parolière
Vous trouverez ici les textes que j’ai écrits et qui ont été mis en musique par le musicien et compositeur Danni Mandas. Je vous invite à découvrir son travail sur sa chaîne Youtube. Je rajouterai le lien vers chaque vidéo, il suffira de cliquer sur le titre ou sur la vidéo en bas du texte.
Vous découvrirez également les textes qui « dorment encore » et qui seront, peut être un jour, l’objet d’autres compositions.
LES PAROLES ET LEURS MUSIQUES
Petit Sam voudrait être le premier. Il est prêt à tous les écraser
Petit Sam voudrait être le plus grand. Le modèle pour tous les ignorants.
Ce monde ne lui suffit pas.
Fils cadet d’un couple anglais, en grandissant j’ai bien compris
Que pour pouvoir m’émanciper des origines que j’ai reniées
J’utilise la brutalité et proclame ma souveraineté
C’est dans le feu et dans le sang que je deviens indépendant.
Ce monde ne me suffit pas.
L’égalité est un mot pieux, auquel je prêterai serment
Ma liberté, moi je la veux, même si c’est à leur détriment
Plus je grandis, plus j’envahis les terres à l’ouest de mon pays
Mes états se disent unis, quitte à brûler tous les tipis.
Sam veut maintenant s’enrichir, capable du meilleur comme du pire
Sam a grandi, comme son empire, il n’arrive pas à ralentir
Oncle Sam à présent domine tout de Manhattan jusqu’à Mossoul
Oncle Sam dirige le monde sans que personne ne lui réponde.
Ce monde ne lui suffit pas.
Du Maine jusqu’en Californie je m’agrandis, je m’avilis
Je m’enrichis grâce à la guerre que d’autres mènent loin de mes frontières
Je cumule les capitaux et m’engraisse sur leur dos
Je développe ma puissance en dirigeant toutes vos finances
Ce monde ne me suffit pas je vais voir au-dessus de moi
Ce qu’il reste à conquérir, à l’ouest je vais sévir.
Ce monde ne me suffit pas.
Un côté un peu schizophrène je m’bats souvent contre moi-même
Mes nordistes contre mes sudistes, je me déclare antifasciste en étant ségrégationniste
Ma devise est la liberté poussée à ses extrémités
Je suis même libre de tuer avec des armes à volonté.
Sam ne fait plus dans la dentelle. Allez suivez donc son modèle !
De la malbouffe toute la journée, arrêtez donc de vous peser !
Suivez son modèle libéral, chez lui tout s’paye même l’hôpital
Si tu n’peux pas t’as qu’à crever, il s’fout des défavorisés
Il se prétend civilisé mais là t’as pas l’droit d’avorter
Ton corps appartient à l’état, ton âme à l’église près d’chez toi.
Ce monde ne lui suffit pas.
Ce monde ne lui suffit pas.
Ce monde ne me suffit pas, je vais choisir ta politique
Ce monde ne me suffit pas, interviendrai dans ton État
Ce monde ne me suffit pas, je dicterai tes lois
Ce monde ne me suffit pas, tes richesses je me les octroie
Ce monde ne me suffit pas, je t’imposerai mes choix
Ce monde ne me suffit pas, mes armes tu achèteras
Ce monde ne me suffit pas, je t’écoute via la NSA
Ce monde ne me suffit pas, le dollar tu utiliseras
Ce monde ne me suffit pas L’OTAN te protègera
Si cela n’est pas suffisant si tu n’écoutes pas cet avertissement
Oublie ta culture, tes divertissements
C’est l’uniformisation qui t’attend dans un monde bien pensant
Du hamburger dans les Balkans au base-ball en Afghanistan.
Vieux Sam sera-t-il différent ou pareil avec ses enfants ?
Vieux Sam la relève est assurée par tous les pays excédés
Pour ces raisons ils se battront et ils le détruiront
Ils finiront par retrouver toute leur intégrité
L’impérialisme c’est terminé ! L’indépendance est proclamée.
Ce monde ne lui suffit pas
Ce monde ne lui suffit pas.
Tu parais froide ma blonde
Je caresse tes contours
Je ressens comme une onde
De tes gracieux atours.
Les minuscules rondeurs
Sous mes yeux tu exhibes
J’apprécie cette fraîcheur
Qui ainsi désinhibe.
Et plus je te désire
Et plus je suis malade
Continue de sévir
Je te chanterai l’aubade.
Ne sois pas jalouse, brune
Tu m’as conquis aussi
La légère amertume
Sur mes lèvres je languis.
Plus suave, plus sensuelle
Tu réchaufferas mon corps
Je te choisis ma belle
Pour ton réconfort.
Et plus je te désire
Et plus je suis malade
Continue de sévir
Je te chanterai l’aubade.
Quant à toi sublime rousse
Jamais je ne me lasse
De voir encore la mousse
Qui déborde d’audace.
Fruitée ou exotique
Je désire rendre hommage
Au plaisir extatique
Du goût de ce breuvage.
Et plus je te désire
Et plus je suis malade
Continue de sévir
Je te chanterai l’aubade.
Je retrouve dans ses bulles
Des milliers de saveurs
Ma vie de noctambule
Prend toute son ampleur.
Il a commencé tôt
Déjà sous le préau,
Devoir se mettre en rang.
Et jouer à faire semblant.
Et vas-y, Marche au pas
Mère patrie t’aimera !
Il n’était pas très haut
Acclamés en héros
Ils l’étaient tous autant.
Mais la peur dans le sang.
Et vas-y, Marche au pas
Mère patrie t’aimera !
Pour de mauvaises raisons
Pour toutes ces générations
Sacrifiées à la guerre
Et toujours sous couvert.
Et vas-y, Marche au pas
Mère patrie t’aimera !
Continue, marche au pas !
Ne pense pas, n’avance pas
Sois sans avis, sans vie
Tant qu’on n’te l’a pas dit.
Sois sans foi ni loi !
Obéis ! N’avance pas !
Sur le champs de bataille.
Sous les pluies de grenailles.
Et vas-y, Marche au pas
Mère patrie t’aimera !
Et vas-y, Marche au pas
Mère patrie t’aimera !
Faut-il s’étonner
Qu’on pense l’ordre respecté
Allez au sacrifice
Car la guerre est un vice
Pour ces générations
Sans aucune bonne raison.
Et vas-y, Marche au pas
Mère patrie t’aimera !
Et vas-y, Marche au pas
Mère patrie t’aimera !
Et si j’écrivais un chant,
Pour me rapp’ler d’avant.
Se retrouver ensemble
Vivre la nuit à tout s’apprendre.
Se rejoindre, s’organiser
Chez l’un, chez l’autre se côtoyer.
La bière et la musique,
Pour passer des soirées fantastiques.
Nos joies et nos peines
Autour d’un verre, sincère.
Refaire le monde et trinquer
Rire de bon cœur, ailleurs.
Il suffisait de musique,
Nos morceaux et nos classiques.
A qui trouvait le titre,
Ainsi allait ce rituel.
La bière et la musique,
Pour passer des soirées fantastiques.
On évitait de se juger,
On tolérait la naïveté.
Notre richesse, ces différences,
Nos vies prenaient un sens.
Et s’enivrer de pintes,
Quand la tristesse nous teinte.
Construire une parenthèse,
Se retrouver à l’aise.
Le rituel reste le même,
On récolte ce que l’on sème.
Et jamais on n’les quitte
Les amis qu’on mérite.
Et si tu veux venir,
Apporte ton sourire.
Descendre lentement les eaux calmes et cristallines
Observer avidement le ruban émeraude de ces rives
Surprendre de temps en temps l’émergence d’une ruine
Et laisser le fleuve nous porter à sa manière lascive.
Traverser un désert de sable d’or et de rochers
Poursuivre la route desséchée qui ramène au passé
Retenir son souffle, il est là, patient il nous attend
Au détour d’un chemin, le temple ancien et éclatant.
Contempler en levant les yeux, humble face à sa grandeur
Les statues colossales qui nous détaille une longue histoire
Celle de ce roi immortel éternellement vainqueur
Laissant ici une trace indélébile dans nos mémoires.
Elle te saisit par les bras
Enlace lentement tes doigts
Attrape ton cœur et le serre
Comme elle sait si bien le faire.
Ensuite elle pénètre en toi
Tu n’entends plus que sa voix
Si froide et qui te murmure
Aucun mot qui te rassure.
Tu crois pouvoir la dompter
Tenter de l’apprivoiser
Mais c’est elle qui gagnera
Elle est trop forte pour toi.
S’insinuant dans ton ventre
Comme elle le ferait dans son antre
Elle envahit toute la place
Pour que tu demandes grâce.
Tu serreras la mâchoire
Et quand il sera trop tard
Dans ta gorge desséchée
Les sanglots pourront monter.
Et quand elle te quittera
Sortira lentement de toi
Tu laisseras reposer
Ton corps bien trop épuisé.
Dès lors qu’elle aura tout pris
Et que tout sera fini
Tu n’auras plus qu’à prier
Pour ne pas être submergé.
LES AUTRES TEXTES
LE CAVALIER
Invisible parmi tes semblables
Tu fais tout pour te démarquer
Tu penses vraiment être capable
De harponner le cavalier.
Détache lentement tes cheveux
Secoue ta crinière de jument
Tend la croupe, c’est lui que tu veux
Près de toi indéfiniment.
Alors tu te donnes en spectacle
Crinière au vent, tu t’offres à lui.
Tu voudrais être son réceptacle
S’il venait dans ton écurie.
Le cavalier tendre et naïf
Brandit son coté séduisant
Flatté qu’il est par la jeunesse
De l’animal salivant.
Mais la cavalière n’est pas dupe
Elle voit dans ce regard qui brille
Quelque chose qui la préoccupe
Et dont il faut qu’elle se méfie.
La cavalière ne cédera pas
à la jument, son cavalier.
Humilie-la encore une fois
Et elle fera de toi un poney.
PLAISIR SOLITAIRE
Tu n’pouvais pas imaginer
Ce que ça te procurerait
cette rencontre, cet objet
Que tu voyais si bien rangé.
Y’avait quelque chose de sacré
Quelque chose qui t’empêchait
De l’approcher de le toucher
Et encore moins de l’emporter.
Et un jour comme tu t’ennuyais
Tu as pu te laisser tenter
Alors tu l’as attrapé
Et d’un doigt, tu l’as caressé.
Comme tant d’autres tu as découvert
Les joies du plaisir solitaire
Celui que peut te procurer
A lui seul ce petit objet.
Et ainsi lorsque tu t’ennuies
Que la journée n’est pas finie
Tu attends de pouvoir ouvrir
Cet objet de tous les plaisirs.
Impatient comme un amant
Qui veut retrouver maintenant
Les personnages et les histoires
Qui t’accompagnent tous les soirs.
Jamais rassasié t’en veux plus
Comme une drogue t’en abuse
A peine le premier terminé
Que le second est déjà prêt.
Du bout des lèvres tu susurrais
Toutes ces phrases qui étaient marquées
Sur le dos de sa couverture
Tu étais piégé, ça c’est sûr.
Tu tournais délicatement
les pages du doigt, lentement
Tes yeux suivaient les lettres immenses
Des mots écrits sur les pages blanches.
Et puisque tu y as pris goût
Et que tu aimes par dessus tout
Ouvrir un livre encore vierge
de ton regard qui le submerge.
LE LIT VIDE
Ce matin, quand je me suis réveillé
Je sentais que j’n’étais pas reposé.
Les paupières collées, la tête dans le seau
Les draps chiffonnés, j’avais bien trop chaud.
J’essaye d’ouvrir un œil au ralenti
Avec un peu d’chance, il fait encor’nuit.
Bientôt anéanti, l’espoir fut court
Du peu que j’ai vu ; il fait déjà jour.
Je referme mon œil, pousse un gros soupir
Qu’est-ce qui m’a tant empêché de dormir ?
Pourtant il me semble m’être couché tôt
J’crois pas avoir prolongé l’apéro.
Ai-je fait un cauchemar ou une insomnie ?
Je secoue la tête ce n’est pas ça l’souci.
Alors je me retourne sur moi-même
Et je comprends la cause de mon problème.
Je tends le bras et touche l’autre coté
Il n’y a que le vide et des draps froissés.
Et je m’souviens, qu’il n’y a pas si longtemps
Dormir ainsi seul me rendait content.
J’avais toute la place, pouvais m’étaler
En étoile, au milieu, sur un coté.
Comme j’étais naïf de me croire heureux
Que tout cet espace, c’était fabuleux.
Car maintenant que tu dors près de moi
Je comprends que mon seul bonheur c’est toi.
Cette nuit loin de toi était la dernière
Mon corps s’est habitué à ma part’naire.
Je veux tous les soirs te voir t’endormir
Avec sur les lèvres un immense sourire.
Ton corps si proche que je puisse le toucher
Même dans le sommeil, être à tes cotés.
Et tous les matins je te regarderai
J’embrasserai tes lèvres avant de me l’ver.
Caresserai tes ch’veux d’un geste délicat
Dirai « bonne journée », ce soir je s’rai là.
DÉMASQUER
Je te soupçonnais depuis fort longtemps
D’arranger tranquillement la vérité
De dire ce qu’il plaît d’entendre aux gens
Tromper, transformer la réalité.
Beaucoup d’entre nous n’étaient pas trop dupes
Mais les conséquences semblaient dérisoires
Avec ce quotidien qui nous occupe
Nous en supportions l’ coté illusoire.
Mais triste État, nous t’avons démasqué
Grâce à ce masque que tu nous imposes
Nous avons compris tous les intérêts
Qui sont ceux dont tu défends la cause.
A force de mentir, pris à ton propre jeu
Tu n’fais que te contredire en public
Tu subis depuis un vrai désaveu
De la part de ceux qui te critiquent.
Pensais-tu vraiment que tu aurais pu
Continuer ainsi, méprisant le monde ?
N’entends-tu pas la grogne dans la rue ?
Celle qui attend que tu lui répondes.
Mais triste État, nous t’avons démasqué
Grâce à ce masque que tu nous imposes
Nous avons compris tous les intérêts
Qui sont ceux dont tu défends la cause.
Alors aujourd’hui ça n’te dérange plus
Que mon visage soit dissimulé ?
Et quelle prochaine excuse trouveras-tu ?
Pour m’imposer ta triste volonté.
La réalité est telle désormais
qu’on a peur de vivre et de s’embrasser
tout c’qui auparavant nous suffisait
nous est à présent peu à peu enlevé.
On n’a plus le droit de sortir dehors
Que pour travailler, trimer et subir
Pour s’amuser, non, tu n’es plus d’accord
Tu m’interdis même d’avoir des loisirs.
Mais triste État, nous t’avons démasqué
Grâce à ce masque que tu nous imposes
Nous avons compris tous les intérêts
Qui sont ceux dont tu défends la cause.
Fermer ma bouche, tu peux bien essayer
La seule chose indispensable à ma vie
Que tu n’pourras jamais barricader
C’est celle avec laquelle je réfléchis.
Tu pourras bien tenter de modifier
par la peur, ce que je pense de toi
Tu voudrais bien contrôler mes idées
Mais tu as perdu ma confiance en toi.